«On sait que le recherche de Diana Baroni cible les intonations justes, au carrefour du respect des indications des manuscrits abordés, et de la pratique encore actuelle dans la rue péruvienne. De fait, qui a assisté au carnaval de Lima, serait frappé de retrouver ici les consonances et la vitalité rythmique pourtant vielles de plus de deux cents ans. La « danza de carnaval » :
son de los diablos qui donne le titre de l’album est le parfait révélateur de cette tentative réussie.
En plus d’une attention particulière à l’expression, aux accents, les instrumentistes recomposent un instrumentarium superbement ciselé, théâtral, précis. Des partitions écrites par Don Balthazar Martinez, évèque de Trujillo (une cité de la côte nord du Pérou) qui fut fasciné par la richesse des chansons populaires du XVIIIème siècle, Sapukai ressuscite l’esprit de la musique, musique habitée par les percussions et le grain de la harpe et de la voix, celle de Diana Baroni, véritable instrument fluide et imagé. Il faut beaucoup de liberté dans le geste, et d’imagination grâce à la culture et la connaissance des populations dont il est question, pour dépoussiérer ces anciennes chansons populaires, pour leur redonner vie. La musique de ces valses créoles péruviennes baroques nous rappellent que l’art est ici fruit des métissages entre esclaves noirs, colons espagnols et indigènes andins. Nostalgie de Vals peruano (flûte et harpe, jubilatoires respectivement de Diana Baroni et de Lincoln Almada). Souvent la rage cadencée compense une douleur d’ancienne mémoire, celle des esclaves et des indigènes soumis aux lois de la colonisation.Insouciance tout apparente qui inspire une superbe berceuse (Zana negra), ou des sections au dramatisme quasi théâtral (No, Valentin) Par « tonada », il faut comprendre une chanson jouée et dansée. Le choc des cultures s’exprime totalement dans ce brasier des rythmes et des balancements pointés. Ni vraiment baroque au sens classique du terme ni musique du monde, le présent album ouvre une voie médiane, celle du baroque populaire tout aussi honorable que la musique des salons.
Or les grands compositeurs, de Haendel à Bach, de Vivaldi sans omettre Lully, ont souvent puisé dans les chansons de la rue pour écrire leur propre opéra. Nul doute que Diana Baroni, avec une intuition délectable, nous offre la découverte d’un répertoire à retrouver d’urgence.» (
Lisez l’entretien: Classiquenews)
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2 comments:
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K tal radu!!! supongo que habrás escuchado su último disco, Nuevos cantares del perú, que está en l'arbre... Ambos son muy buenos este más de investigación de la tradición, el otro de csracter un poco más personal.
Un abrazo!!!
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