«Abou Chihabi est un compositeur-interprète qui lutte contre l'injustice sociale et la discrimination raciale. Il envoie dans ses chansons des messages pour plus de liberté et appelle à la sauvegarde de la tradition et le développement de la culture.
Originaire de la Grande-Comore, l'une des îles qui composent l'archipel des Comores situé dans l'océan indien, approximativement entre la côte Est-africaine et le nord de Madagascar, Abou Chihabi est né dans les années 50 dans une modeste famille des Comores. Très jeune, il manifeste un vif intérêt pour la musique et commence à flirter avec le monde musical. […] Membre de l'Association Musicale de Moroni en 1969, Abou Chihabi voit sa carrière artistique, pour ainsi dire, sur la rampe de lancement. Tour à tour chanteur, accompagnateur et soliste de l'ensemble "Anges Noirs" ainsi que de divers orchestres de Moroni, il acquiert une expérience et une maturité qui le poussent tout naturellement à voler de ses propres ailes. Il part donc en tournée en Tanzanie, au Kenya, en Ouganda, où il connaît un certain succès. De retour aux Comores, il forme son propre groupe, Folkomor Ocean, une formation d'avant-garde qui a pour but de promouvoir un style original, mariant habilement les sonorités folkloriques comoriennes, africaines et jamaïquaines.
En 1976, Abou Chihabi devient subitement célèbre aux Comores grâce à un concours organisé par le pouvoir "révolutionnaire" du moment, qui choisit sa composition comme nouvel hymne national. Alors que sa carrière est en pleine progression, un coup d'état la stoppe brutalement en 1978, obligeant Abou Chihabi à fuir le pays, en abandonnant son matériel. Il s'expatrie au Kenya et reprend son travail... Il se produit dans toute l'Afrique de l'Est, avant d'arriver en France en 1980 avec sa femme.
Après avoir côtoyé l'existence difficile de l'exilé, il obtient le prix des Auditeurs au concours "Découvertes 1981", le premier prix remporté par un chanteur comorien dans un concours international. […] Depuis, il partage sa vie entre ses tournées internationales et les concerts en France.
Abou a choisi d'appeler son groupe Folkomor Ocean car sa principale source d'inspiration provient de cette terre natale, insulaire, que son éloignement ne saurait faire oublier.
Les aspects de la société comorienne sont présents dans ses chansons. Sans être un combattant, ou un militant, il témoigne à sa façon des grandes pages de l'histoire de "son" continent et de ses difficultés sociales: le départ des mercenaires, la fin de la discrimination raciale en Afrique du Sud... et dénonce tant et plus l'injustice, le déni des droits, l'hypocrisie, l'oppression. Mais Abou sait aussi décrire la pureté de l'innocence, l'honnêteté des sentiments et la paix. Ses chansons sont traversées d'une douleur, celle qui coupe, sépare, oppose: "Quand donc serez-vous réunis?"
L' oeuvre d'Abou ne s'inscrit dans aucune des traditions musicales établies dans son pays. Il s'agit plutôt d'une "récréation personnelle" traversée d'échos, de souvenirs, de rythmes, d'expressions parfois obsolètes, d'images, de tableaux évoqués en deux ou trois mots, riches souvenirs d'une histoire, d'une époque, comme celle de l'enfance. Des chants en Shingazidja non violents, même dans la dénonciation, préférant rappeler qu'il faut parfois accepter de faire face à ses responsabilités. Son univers est délicat, rafraîchissant, éthéré, léger, apaisé. Abou, musicien autodidacte, nourri par les chants et les danses qui rythment la vie, est avant tout un homme libre.» (Comores online)
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3 comments:
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gracias.
mushos gracis, amigo!!! :D :D lots of thanks from me, I really liked it. so cool
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